Les moyens de subsistance

À l'intérieur du stalag comme à l'extérieur, le PG Robert endure des corvées éreintantes ; quelques combines lui permettent aussi d'améliorer l'ordinaire.

Le travail au camp

À son arrivée au camp, Robert Roger souhaite exercer son métier de boulanger.  N'étant pas le seul fournier parmi les prisonniers, il est régulièrement coiffé au poteau par d’autres postulants. Il manœuvre alors pour éviter les tâches qu’il juge les plus ingrates, mais il ne peut malheureusement pas toujours y échapper.

S’il ne subit qu’une fois la corvée d’épluchage des pommes de terre "kartoffel", il est régulièrement employé au ravitaillement en gare d’Hohenstein pour vider ou remplir les wagons de céréales. Un travail qui lui permet de se procurer quelques denrées alimentaires supplémentaires. Il est également affecté au bûcheronnage, à la pose de fils barbelés – qui lui tailladent les mains – et à divers travaux de maçonnerie. Les corvées s'effectuent sous la surveillance des sentinelles et leurs imprévisibles coups de crosse.

Le marché noir

Dès son installation dans le camp, Robert Roger noue de bonnes relations avec les prisonniers polonais déjà présents qui lui donnent volontiers des cigarettes, du tabac et du pain. Mais ces bonnes manières ne vont pas durer, en raison selon lui, d’initiatives fâcheuses de la part des Français. Ceux-ci se mettent en effet à leur vendre des chaussures, des vêtements puis de la nourriture. C’est l’amorce d’un marché noir très fructueux pour certains, y compris pour quelques officiers allemands impliqués.

Au début, la Kommandantur cherche à réprimer le trafic – deux Français trop proches des barbelés les séparant des Polonais, sont exécutés par les sentinelles dans l’îlot de Robert -, puis la discipline finit par s’assouplir et chacun a recours à ce marché parallèle à un moment ou à un autre.

Le travail à l'extérieur du camp

Dès février 1941, le narrateur est sollicité pour des transports, besogne qu’il esquive en changeant successivement de baraques. Son stratagème ne dure qu’un temps, il ne peut se soustraire au quatrième : le transport Paul. Il a pour mission de se rendre au kommando de Prosken à la frontière prusso-polonaise à pied (2 km en galoches et sur du verglas) puis en train où il doit décharger des wagons russes chargés de céréales. Il effectue ce travail harassant et poussiéreux durant plusieurs mois au cours desquels il constate plusieurs évasions réussies.

Après un retour éphémère au stalag, Robert Roger est employé dans diverses fermes de plus ou moins grande importance dans la région d’Osterode. Si l’accueil des employeurs est inégal, il effectue invariablement des travaux agricoles pénibles dans les champs de céréales, betteraves, pommes de terre mais également dans l’élevage bovin et porcin. Avec d’autres prisonniers mais aussi des civils, il loge chez les propriétaires.

À partir d’avril 1944, il exerce enfin son métier à la boulangerie Blaskowis d’Hohenstein. Une ville où il retrouve fréquemment d’autres camarades encore au stalag IB ou travaillant dans le bourg. Ils se retrouvent dans un café tenu par un prisonnier de guerre français où seuls les Français sont admis.