Activités et expression artistique

Une facette inédite de la captivité : quelles que soient la nationalité ou la catégorie sociale, une micro société se forme dans laquelle pour tromper l'ennui, on s'essaie à toutes formes d'art.

Activités et expression artistique

En captivité, ceux des hommes peu enclins à lire vont se mettre à la lecture et à s’échanger les ouvrages. Robert Roger semble presque étonné d’avoir parcouru "une trentaine de volumes dans l’espace de deux mois". Il va bleuir d’écriture quatre pages de son cahier pour relater les divertissements ainsi que les loisirs culturels et sportifs qui émergent peu à peu dans le camp. Ces activités soutenues par les dispositions humanitaires des Conventions de Genève, se développent principalement à l’initiative de prisonniers parmi lesquels figurent de nombreux artistes professionnels et amateurs ; elles s’exercent sous la surveillance voire parfois la complicité des soldats allemands. Une manière d’assurer la paix dans le camp.

Au-delà des traditionnelles parties de cartes ou de dames, les prisonniers ont besoin d’activités physiques. Outre la présence d’un stade de football dans l’enceinte du camp, une salle de sport est aménagée pour y pratiquer la lutte, la boxe et la gymnastique. Des soirées dansantes sont organisées, le prisonnier Roger retrouve d’ailleurs parmi ses compagnons d’infortune le chef de musique du 7e génie.

La présence d’artistes peintres et sculpteurs donne lieu à des expositions qui se tiennent dans une baraque dédiée, "tapissées de tableaux … et de portraits de femmes nues…" tandis qu’une autre baraque se mue en salle de cinéma et de lecture.

Des radio-crochets orientés plutôt comique-troupier voient le jour et les gagnants reçoivent, en guise de prix, de modestes lots tels que du savon à barbe, une demi-boule de pain, un peu de tabac polonais. Comptant un certain nombre de comédiens, de musiciens et de chanteurs, des spectacles sont régulièrement programmés. Parmi les nombreux artistes amateurs et professionnels cités, Robert Roger évoque le ténor Georges Noré de l’Opéra de Paris, les accordéonistes Ferrari et Sellers du Poste parisien, Delphino de l’Opéra de Nice. Les Allemands, civils et militaires, qui prêtent parfois la main pour les décors et les costumes, assistent aux représentations. La pièce "Le petit pistonné du stalag IB" jouée dans la baraque 42 de Robert Roger remporte un vif succès.

 

Pendant ce temps, les troupes soviétiques progressent vers l'Ouest...