Clin d'œil

1er mai, nous voilà...

Pour ce jour particulier, un curieux fascicule de promotion de la fête du travail exhumé des archives de la commune de La Motte-d’Aigues conservées aux archives départementales de Vaucluse

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La fête des travailleurs prend naissance outre-Atlantique le 1er mai 1886, suite à l'appel de syndicats ouvriers américains réclamant la journée de travail à huit heures.

En France, cette journée de manifestations est célébrée pour la première fois le 1er mai 1890. Elle a été décidée lors du centenaire de la Révolution française en 1889 et de la IIe Internationale socialiste à Paris. Il faut attendre le vote d’une journée de travail de 8h par le parlement en avril 1919  pour que ce jour devienne chômé.

Plus tard en 1941, le gouvernement de Vichy instaure un 1er mai férié pour célébrer la Fête du Travail et de la Concorde sociale. Cette journée est supprimée à la Libération puis réintroduite en 1946 avec la loi 47-778 du 30 avril 194.
La  loi 48-746 du 29 avril 1948 institue définitivement le 1er mai comme jour férié, chômé et payé en 1948 (sources : https://www.vie-publique.fr)

Ce livret de 16 pages, au format 17x26 cm, illustrant le 1er mai, est un prospectus diffusé à l’occasion de la fête nationale du travail du 1er mai 1941. Derrière les symboles mettant à l’honneur les travailleurs, une glorification du maréchal Pétain et de ses idées, avec en filigrane, le projet de révolution nationale porté par l’État français.

En couverture, le 1er mai est gentiment représenté par un brin de muguet. À l’intérieur de la plaquette, des discours démagogues sur les travailleurs, un historique des célébrations du 1er mai assorti de messages à l’adresse des catholiques et toute une imagerie bucolique qui rappelle les origines paysannes de Pétain. Derrière l’iconographie aux couleurs rouge et bleue idéalisant l’ouvrier et la famille, on retrouve le triptyque Travail, famille, patrie.

Véritable instrument de propagande, ce document voue un culte idolâtre à la personnalité de Philippe Pétain : "Le Maréchal sait … Le Maréchal veut" ; "Heureuse rencontre, cette fête du travailleur, c’est aussi celle du Maréchal, c’est la SAINT-PHILIPPE". Sur la dernière page figurent le bâton de maréchal posé sur une enclume comme pour appeler les Français au travail ainsi que le slogan "Je tiens les promesses … même celles des autres". Le discours s’appuie sur la réputation du stratège de la première Guerre mondiale et exploite le prestige encore vivace du maréchal.

De 1940-1942, pour promouvoir l’idéologie vichyste, Pétain prononce de nombreuses allocutions à la radio. Un rendez-vous important pour les foyers équipés de TSF qui en font aussi profiter la famille, les amis et le voisinage. Les maires ne sont pas en reste puisqu'ils sont chargés de leur diffusion auprès des administrés et des petits écoliers. Le maréchal entreprend par ailleurs toute une série de voyages en zone libre. Il est reçu sous les vivats d’une foule venue acclamer le vainqueur de Verdun.

Maréchal, nous voilà ...