Clin d'œil

Bonne fête maman !

Au-delà de la fête commerciale incontournable que l’on connaît et du bracelet en coquillettes confectionné avec fierté par nos joyeux bambins, petit rappel historique sur la fête des Mères.

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Si la mère est divinisée depuis l’Antiquité, il faut attendre plusieurs siècles pour qu’une journée particulière lui soit dédiée. Au XVe s., les protestants anglais célèbrent le "Christian Mothering Sunday", rituel repris ensuite par les colonies anglaises en Amérique du Nord. Cette tradition protestante a tendance à se perdre lorsqu'au début du XXe s., des féministes américaines se mobilisent pour obtenir un hommage officiel. L’instauration d’une fête nationale est entérinée par le congrès en 1913, et  le "Mother’s day" voit le jour la même année.

En France, les idéaux natalistes de la IIIe République sont à l’œuvre pour la promotion de la mère de famille nombreuse, la maternité est honorée en tant que signe d’une nation forte. Une première fête des Mères de famille nombreuse est organisée en 1906 à l’initiative de l’Union fraternelle des pères de famille méritants. Durant la 1ère Guerre mondiale, l’idée d’une fête nationale célébrant les mères à l’instar du "Mother’s day" infuse dans l’esprit des Français avec la présence sur le territoire de soldats américains. Une "Journée des mères" est organisée à Lyon en juin 1918.

Le 27 janvier 1920, le Conseil supérieur de la natalité est créé au sein du nouveau ministère de l'Hygiène, de l'Assistance et de la Prévoyance sociale. Une politique familiale se met en place, favorisant les mères au foyer. Si la fête nationale n’est pas encore instituée, de nombreuses cérémonies ont lieu localement. Remise à l’honneur en 1941 par le régime de Vichy sous la dénomination "Journée des Mères", la fête des Mères finit par s’installer dans le cadre républicain suite à la promulgation de la loi du 24 mai 1950.

Pour illustrer le propos, un dossier coté 1 M 960  dans lequel figurent un programme illustré par un écolier, une affiche et un brouillon de courrier du préfet de Vaucluse au maire d’Avignon et à l’inspecteur d’académie. Dans le cadre de la fête nationale des mères françaises, le préfet commande à l’édile la tenue d’une cérémonie solennelle avec remise de médaille le 9 juin 1929 à l’opéra-théâtre d’Avignon. La manifestation, qui aurait dû se tenir le 26 mai comme dans le reste du département, est reportée au 9 juin en raison des courses. Dans le cadre des festivités, un concert gratuit sur inscription est programmé ainsi qu’une vente des programmes confectionnés par les élèves. Les bénéfices, recueillis par la commission de la Natalité seront reversés aux mères dans le besoin. Suivant les instructions du ministère du Travail, le préfet requiert de l’inspecteur d’académie la tenue dans les écoles de causeries animées par le personnel enseignant sur le thème du respect dû à la mère de famille dans le but de faire entrer définitivement dans les mœurs cette fête annuelle.

L’école puis la marchandisation feront le succès de la fête des Mères.