Inventaire
François Ville
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De la vie de cet homme revenu de la Grande guerre, nous n’aurions rien su ou si peu si les descendants n’avaient pris grand soin de conserver ses reliques de guerre. Par-delà les documents produits par l’administration militaire de l’époque, le recueil des souvenirs de la petite fille de François Ville nous permet de dessiner les contours de la biographie d’un homme discret, intègre et courageux qui eut la malchance de partir à la guerre comme 7,9 millions de français mobilisés.
François-Joseph Ville dit Joseph naît à Carpentras le 11 septembre 1879. À cette époque, son père, François Antoine Ville est chapelier. Il abandonne la profession la décennie suivante pour faire l’acquisition de terres à Sault et Saint-Trinit. L’ouverture d’un magasin de tissus et de confection à Sault ancre définitivement la famille dans la commune.
Aîné d’une fratrie de trois garçons, François Ville se destine à la prêtrise. Il fait le petit séminaire de Sainte-Garde à Saint-Didier puis le Grand séminaire Saint-Charles d’Avignon. Il est désigné comme « étudiant ecclésiastique » dans son feuillet matricule et le Conseil de révision précise dans son avis final qu’il « renonce à sa dispense d’élève ecclésiastique ». François abandonne finalement ses études et part travailler dans le commerce de tissus et de confection aux côtés de son père.
Sous le matricule n°1589 de la classe 1899, François Ville est mobilisé le 3 août 1914, pour être incorporé au 118e régiment d'infanterie. Le 2 juillet 1916, il intègre le 65e bataillon de chasseurs. Sur le front, il participe à de nombreuses opérations telles que la 2nde Bataille de la Champagne, la Bataille de la Somme et le Chemin des Dames. Son bataillon obtient la croix de guerre et la fourragère. Les distinctions qu’il reçoit, ainsi que toutes les blessures infligées lors des combats, témoignent d’une grande bravoure. À ce titre, il obtient en 1932 la médaille militaire (décret du 13 novembre 1931).
Sorti sain et sauf du conflit, François Ville est démobilisé le 22 février 1919. La même année, il épouse Marie-Thérèse Jourdan, originaire de Gordes, dont il a une fille, Suzanne. Ils vivent dans la maison familiale de Sault. Au décès accidentel de son père en 1913, François qui n’hérite pas du commerce paternel, va poursuivre l’exploitation des terres agricoles. Plus tard, il travaille dans l’épicerie-quincaillerie de son beau-père et tient même pendant un temps les livres de comptes de la caisse d’épargne de Sault.
Il s’éteint à Orange en 1961 auprès de sa fille Suzanne qu’il avait rejointe en 1951 après le décès de son épouse. Il avait 82 ans.
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Les archives des archives :
Initialement, la publication de ce petit inventaire issu de la Grande collecte était prévue pour le mois de novembre, mais l’épidémie de Covid-19 a quelque peu bouleversé la programmation. En effet, depuis l’instauration le 17 mars 2020 du confinement généralisé sur tout le territoire et la loi n°2020-290 sur l’état d’urgence sanitaire du 23 mars 2020, le personnel des archives, comme le reste de la population, est tenu de rester à domicile, et les agents dont les missions le permettent, ont recours au télétravail. Dans ce contexte, l’éloignement matériel des documents d’archives ne facilite pas le bouclage des inventaires programmés, le choix de la publication pour le mois d’avril s’est donc naturellement porté sur un inventaire fin prêt, celui des papiers de François Ville.