Le petit d’homme, le médailler et Olga
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Il existe dans les fonds conservés aux archives départementales de Vaucluse un médailler qui rassemble des médailles et des petits objets distinctifs de pupilles de I'Assistance publique, des reliques souvent bien modestes mais toujours émouvantes. Il a été constitué à partir du tri de dossiers d’enfants assistés de 1889 à 1934 effectué dans le fonds de l’Assistance publique. Parmi les 64 pochettes conservées, classées par pupilles, le dossier d’Olga Antoinetta Élisa Lacoste.
La petite Olga naît à Turin le 23 septembre 1909. Le papa, Barthélémy Lacoste, est acrobate et la maman Marie Estever Arnego dite Denwartz, est artiste. L’itinérance de cette famille bohème est probablement à l’origine de leur passage à Avignon. Lorsque survient le décès du père le 20 novembre 1912 à l’âge de 56 ans, l’équilibre familial est rompu. Il n’est plus possible d’élever Olga dans des conditions de vie acceptables au regard de la profession exercée par la mère. Cette dernière court les cachets et doit honorer des engagements en France et à l’étranger afin de subvenir à ses besoins. Quel avenir s’offre à cette enfant ?
Au XIXe siècle, les pouvoirs publics, inquiets de la baisse de la natalité et de la mortalité infantile, décident de s’atteler au problème afin d'inverser la courbe démographique. Une politique nataliste se met en place et des institutions faisant œuvre de charité sont instituées pour prendre en charge les enfants abandonnés. C’est ainsi que la petite Olga est recueillie par l’Assistance publique. Devenue pupille, elle est placée à l’hospice Saint-Louis à Avignon le 28 février 1913.
Comme le préconise à l’époque la protection de l’enfance, l’enfant doit être rapidement placé en nourrice et à la campagne, dont les bienfaits sur la santé et le développement de l'enfant sont particulièrement vantés. Olga est donc accueillie à Mondragon par Auguste Fumat et Angelina Tachebœuf son épouse, le 10 mars 1913. Elle ne passera que quelques semaines auprès de cette nouvelle famille, elle décède le 2 mai 1913 d’une broncho-pneumonie après avoir également souffert fin mars d’une entérite particulièrement douloureuse.
Lors de la mise sous protection de l’Assistance publique de la petite Olga, le personnel avait pris soin de consigner des informations sur sa biographie et de prélever une mèche de ses cheveux avec la légende suivante “En souvenir de la petite Olga Lacoste pour ses parents”. Dans son dossier figure également une dernière lettre rédigée en juin 1913 par un certain M. Zollin à la demande de Marie Estever Arnégo, qualifiée d’illettrée sur le courrier. Elle est adressée à l’Inspecteur des enfants assistés d’Avignon. La mère de la petite Olga sollicite un certificat d’admission de sa fille en qualité de pupille et réclame d’avoir un peu de ses nouvelles. Hélas, plus d’un mois s’était déjà écoulé…
- Emprunter l’exposition itinérante “Il était une fois le petit d’Homme en Vaucluse. La place de l’enfant du XIXe siècle à nos jours”.
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