La petite machine à remonter le temps

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Les lois Ferry (gratuité de l’école en 1881, et instruction laïque obligatoire en 1882) sont à l’origine d’un programme massif de construction d’écoles primaires à la fin du XIXe siècle. L’école Pourtoules d’Orange sise sur le cours du même nom n’échappe pas à la règle.

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Parfaite illustration de l’école surnommée avec nostalgie "la communale" sous la IIIe République, l’établissement qui allait devenir l’école et la maternelle Pourtoules est à l’étude dès 1881. Le 24 novembre de la même année, le conseil municipal de la ville d’Orange, conformément aux instructions ministérielles, approuve le projet de construction d’un groupe scolaire et l’acquisition d’un terrain de 63 ares quartier Pourtoules appartenant à M. Adrien Meynard. Le 15 juin 1882, la municipalité vote les plans et devis ainsi qu’un emprunt de 150 000 frs à la caisse des lycées, collèges et écoles primaires, remboursable en 30 annuités de 6 000 frs. Elle adopte également une imposition extraordinaire de 7 centimes supplémentaires aux contributions directes à compter du 1er janvier 1883 et sollicite une subvention de l’État pour un montant égal. 

Sous l’autorité du maire républicain Alfred Dugat, les travaux vont bon train. Dans son rapport du 7 juin 1884, l’architecte prévoit l’achèvement des travaux pour septembre mais il dresse une liste de travaux complémentaires indispensables comme l’installation d’égouts collecteurs, le rehaussement des murs de clôture, ou l’exécution d’une sculpture pour le fronton. Ces coûts additionnels sont financés grâce aux rabais consentis par les différents corps de métiers qui interviennent sur le chantier. Le mobilier scolaire réalisé par le menuisier adjudicataire Auguste Bourchet, est livré en 1884 ; le décompte de sa prestation est voté en séance l'année suivante, le 24 décembre 1885.


L’école est inaugurée à la rentrée de novembre 1884. Sa façade a fière allure avec ses nombreuses fenêtres hautes et les pilastres imposants de sa double entrée surmontée d’un fronton. Implantée sur un cours très animé planté de mûriers – un marché aux bestiaux s’y tient jusqu’en 1971 -, l’école fait face à l’hôtel-Dieu qui va servir sous peu de nouvel écrin aux archives municipales d’Orange.

 

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