La petite machine à remonter le temps

Rue Porte neuve à Viens

Aux confins du Vaucluse, à la frontière des Alpes de Haute-Provence, un village que l’on pourrait croire en sommeil, veille

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Viens, localité perchée typique de la Provence, contemple de sa hauteur la montagne de Lure et le massif du Luberon ; à ses pieds, la rivière Calavon irrigue sa plaine.

Son nom latin "Vegnis" apparaît pour la première fois à la fin du Xe siècle dans le cartulaire de Saint-Victor. Possession des seigneurs d’Agoult-Simiane jusqu’au XIIIe, Viens passe à la maison Sabran-Forcalquier. Du Xe au XVIIIe siècle, huit familles se succéderont au château seigneurial. Dès le XIIIe  siècle, la communauté obtient du seigneur un certain nombre de privilèges allant de la dispense de redevance sur la vente d’un bien à l’autorisation de construire des fours et des moulins. Pourtant entourés de villages Vaudois, les Viensois seront relativement épargnés par les guerres de religion. Ce sera également le cas pour les épidémies, notamment la peste qui frappa durement la Provence de 1348 avec la peste noire jusqu’à la grande peste arrivée par bateau à Marseille en 1720.

À la fois royalistes et sensibles aux idées progressistes, les partisans de l’Ancien Régime et ceux de la Révolution ferraillent. Un mouvement contre-révolutionnaire avec à sa tête Auguste Monier voit le jour en 1790. Trois prêtres réfractaires au changement, dont le curé Reyne du hameau de Meyrigues, sont pendus à Manosque. La troupe levée par le royaliste est arrêtée puis transférée à Marseille pour être jugée. Elle ressort libre, ce qui ne sera pas le cas de Monier, arrêté en 1792 et détenu à Paris jusqu’en 1794.

Le XIXe siècle amorce une lente décrue de la population. Le village demeure toutefois prospère avec ses nombreuses familles d’éleveurs et d’agriculteurs installées dans les hameaux environnants, ses artisans de tous corps de métiers ainsi que sa petite notabilité. L’arrivée du chemin de fer en 1890 dans la vallée du Calavon contribue à maintenir une certaine dynamique sur le territoire.

Après la 1ère Guerre mondiale, le nombre d’habitants passe de 900 âmes en 1914 à 487 en 1926. L’eau courante est installée dans la commune en 1936 puis c’est au tour de l’électrification. Bien que de nombreuses opérations furent menées par les résistants dans les monts de Vaucluse, la 2e Guerre mondiale aura assez peu de conséquence sur le quotidien des Viensois.
Aujourd’hui, l’action conjointe de passionnés d’histoire et de citadins fuyant les villes pour la vie rurale a redonné vitalité au village.

Pour une histoire de Viens déjà écrite, lire la monographie de Michel Texier "Il était une fois …Viens" ; pour faire son histoire, consulter les archives communales et fonds afférents conservés aux archives départementales de Vaucluse.

Au contraire d’un office de tourisme qui égrènerait la richesse assez remarquable du patrimoine bâti de la petite commune, nous avons choisi de nous concentrer sur le porche d’accès à la vieille ville et son beffroi dit Portail de l’horloge. Dans l’image ci-contre, on distingue sa tour horloge carrée surmontée d’un campanile dont la base est d’architecture romane et la partie supérieure gothique.
Toutefois, pour les besoins de la petite machine à remonter le temps, nous avons traversé la porte pour une prise de vue depuis les pavés de la rue Porte neuve, d'où l'on distingue le lavoir au second plan.