Inventaire

Un poète et sa reine

Le mouvement du Félibrige, qui naquit en Vaucluse un certain jour de 1854, n’a jamais cessé d’inspirer poètes et poétesses. Pierre Millet (1913-1998) était de ceux-ci.

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L’enfant de Bollène, devenu professeur de lettres classiques à Orange n’a eu de cesse dès l’adolescence de lire, écrire, composer. Après des premiers pas en poésie française, il est conquis par Mistral et la langue d’oc auxquels l’a initié le professeur de langue et littérature provençales Émile Ripert.


Ce nouveau monde offert à l’enthousiasme et la sensibilité de Pierre Millet lui fait produire dans les années 1950 des œuvres remarquées dont certaines seront récompensées : grand prix des jeux floraux d’Avignon en 1954 pour I raro de l'estièu / Aux marches de l'été, qui obtient l’année suivante le prix Frédéric Mistral.


Entretemps, l’homme s’est lié à plusieurs figures marquantes du mouvement félibre : Paul Marquion, Sully-André Peyre, René Jouveau et tant d’autres. Mais parmi toutes les rencontres décisives qu’il fit en 1954, l’une des plus chères à ses yeux est probablement celle de Marie-Thérèse Gastellu Etchegoyen, bibliothécaire et elle-même félibresse très impliquée dans la "culture d’Oc" de sa région, la vallée de l’Adour et dont Millet fera sa "reine". L’estime et l’admiration réciproques que se vouèrent les deux amoureux de la langue provençale ne seront interrompus que par la mort trop précoce de Marie-Thérèse en 1973.


C’est cependant par le truchement indirect de cette dernière et par l’entremise de la famille Gastellu Etchegoyen, à qui Pierre Millet remet une partie de ses archives littéraires, que nous sont parvenus les documents aujourd’hui présentés dans cet inventaire. Transmis entre 2010 et 2016 par la famille de Marie-Thérèse, ils nous donnent à voir la majeure partie de l’œuvre manuscrite et imprimée de Pierre Millet, autant qu’une partie de sa correspondance et une documentation abondante sur la vie félibréenne des années 1950 à 1970 ; nous découvrons ici un Pierre Millet vu au prisme de l’amitié qui le lia à Marie-Thérèse, récipiendaire privilégiée de ses œuvres et de lettres. D’une manière fusionnelle, ce fonds agglomère également des notes, poèmes, et documents relatifs à Marie-Thérèse Gastellu Etchegoyen, rassemblant pour toujours le poète et sa reine.