La Libération, et après ?
Août 1944, le gouvernement de Vichy est mis à bas. Le 7 septembre, Pétain et Laval battent en retraite pour se réfugier en l’Allemagne. Le Gouvernement provisoire de la République française prend les rênes du pays.
Très vite, des Comités départementaux de Libération sont instaurés ; celui du Vaucluse est présidé par Paul Faraud. Des comités locaux de Libération s’installent dans chaque localité. Ces structures, chargées de préparer l’après-guerre, gèrent les dossiers administratifs des hommes et femmes qui ont participé à la Libération du pays. Le comité départemental est doté d’une commission d’épuration qui instruit les dossiers de collaborateurs présumés en vue de leur passage devant la cour de justice de Nîmes. L’institution judiciaire et le centre de séjour surveillé créé le 7 décembre 1944 ont pour mission de canaliser les éventuels excès engendrés par 4 années d’occupation allemande.
Le centre de séjour est implanté à Sorgues au quartier Poinsard. Il reçoit dès février 1945, 264 personnes jugées "dangereuses pour la défense nationale ou la sécurité publique". On compte des détenus politiques, des miliciens en attente de jugement et des prisonniers allemands. L'effectif maximum est atteint en septembre avec 634 internés. L’effectif décroît jusqu'à la suppression du camp en décembre 1945.
Pour autant, La Libération de la France n’est pas totale. Jusqu’en 1945, il y aura encore des batailles pour libérer l’Est du pays. Il reste en outre plus d’un million de prisonniers de guerre français encore détenus en Allemagne et en Prusse-Orientale, à l’instar du prisonnier du stalag IB Robert Roger. Des décennies après sa libération, le matricule 19 195 fait le récit de ses années de captivité, depuis son arrestation durant la drôle de guerre jusqu’à son retour au pays. Détenu au camp d’Hohenstein en Prusse-Orientale, Robert Roger peint avec ironie et force détails son quotidien de prisonnier de guerre : l’organisation en micro société du stalag IB, les travaux agricoles obligatoires, l’évacuation par une soldatesque russe brutale et le cantonnement en Ukraine. Il rejoint finalement le port d’Odessa à l’été 45 pour un retour en bateau jusqu’à Marseille.
La guerre est terminée, il est temps de récompenser les hommes et les femmes pour tous les actes de bravoure accomplis, allant de la transmission de messages aux combats corps à corps en passant par des opérations de sabotage décisives.
Force est de constater que les femmes représentent moins de 10 % des effectifs des Médaillés de la Résistance ; on ne compte d’ailleurs que 6 femmes parmi les 1038 Compagnons de la Libération. Leurs actions ont été peu valorisées mais, parmi les motifs invoqués, on peut souligner qu’elles ont été nombreuses à ne pas faire valoir leurs droits. L’épouse de Jean Garcin, Jacqueline Weil, ne fut pas de celles-là, elle obtient le titre de Combattant Volontaire de la Résistance le 30 mai 1960.
L’entrée au Panthéon de Germaine Tillion et de Geneviève Anthonioz-De Gaulle en 2015 témoigne à la fois de l’engagement des femmes et de la reconnaissance de la Nation.
Dans le cadre des commémorations autour du 80e anniversaire des débarquements, de la Libération de la France et de la Victoire, l’ONACvG a réalisé une série de portraits de résistantes et de résistants vauclusiens ou résidant en Vaucluse.
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