L'espace habité, organisé, convoité
Dans l'Antiquité
De leur agrégation sont nées des entités culturelles puis politiques et militaires.
La colonisation romaine morcelle les confédérations et leurs territoires, elle établit son contrôle sur les peuples (Cavares, Tricastins, Voconces Méminiens, Vulgientes …) et sur les sols au moyen de la cadastration des plaines.
La circulation des biens et des armées jouit de nouvelles voies de circulation et de grands centres urbains se développent.
Au Moyen Âge
Ces chefs-lieux de cités constituent ensuite les sièges des évêques : le christianisme, bien installé dès le IVe siècle, calquant son organisation sur celle du pouvoir civil.
Partages, guerres, invasions barbares et sarrasines sont, pendant le haut Moyen Âge, le lot de la région, dorénavant terre d'Empire. Après avoir été successivement rattachée aux royaumes de Provence, de Bourgogne et à l'empire de Conrad le Salique, elle devient possession des comtes de Toulouse.
Terres de seigneurs
Au XIe et surtout au XIIe siècle, la géographie historique du territoire vauclusien se précise :
- le comte de Toulouse possède les 60 villages du Comtat Venaissin ;
- plus à l'est, Pertuis, Apt, Gordes, Sault relèvent du comte de Forcalquier, puis du comte de Provence ;
- Orange s'organise en principauté autononome ;
- Avignon, indivise entre les comtes, se constitue en commune puissante et indépendante ;
- l'économie rurale et citadine s'améliore, le développement des échanges étant symbolisé par la construction du pont d'Avignon en 1186.
La croisade des Albigeois, qui met aux prises le roi de France et le comte de Toulouse, et le traité de Paris de 1229 entraînent une redistribution des pouvoirs au cours du XIIIe siècle. Avignon perd son autonomie en 1251 et le Comtat Venaissin est attribué à la papauté en 1274.
Terres des papes
En 1309, le Pape Clément V qui fuit Rome où s'affrontent Guelfes et Gibelins, s'installe en Avignon. La présence prolongée de la papauté dans la cité à partir de cette date, place la région au cœur de la chrétienté, favorisant un développement démographique, économique et artistique extraordinaire.
- Première allusion connue au séjour de la cour pontificale à Avignon [au sujet de la crainte de voir le cimetière de l’église Saint-Pierre envahi par les étals des marchands suivant la cour romaine] ligne 10 et suivantes « Et le dit seigneur vice official étant donné que à cause de la foule des gens demeurant dans la cité d’Avignon, la cour romaine ne peut être reçue qu’avec peine et que les courtisans ou curiaux n’y trouveront pas commodément où tenir ou disposer les choses nécessaires à l’usage de la dite cour… ».
Anne-Marie Hayez, « Que savons-nous de l’arrivée de Clément V à Avignon ? » dans Mémoires de l’Académie de Vaucluse, tome 5, 2007, p. 65-70.
L'achat d'Avignon par le pape en 1348 complète ses territoires comtadins et détermine jusqu'à la Révolution le caractère particulier de l'histoire de cette région. Avec la réunion à la couronne de France du Dauphiné (1349), puis de la Provence (1481), enclavant les États du pape, les Avignonnais et les Comtadins cherchèrent continuellement à resserrer les liens avec le royaume, tout en tentant de préserver les privilèges fiscaux dont ils bénéficiaient.
Après le départ des papes d'abord en 1378, puis, définitivement, lors du Grand Schisme, en 1403, l'administration d'Avignon et du Comtat Venaissin est confiée aux légats puis aux vice-légats. Ceux-ci durent faire face, à trois reprises, à des réunions temporaires au royaume de France. Également enclavée et possession des Nassau, la principauté d'Orange fut réunie au royaume au début du XVIIIe siècle.
La situation géo-politique à la veille de la Révolution
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