Retour sur terre : "Service administratif et service du Roi"

En 1807, le retour définitif sur la terre ferme marque un tournant dans la carrière de Charles de Martignan.

Il est nommé maire de Vachères, fonction qu’il exerce sous le 1er Empire de 1808 à 1815.

Point n’est besoin de préciser qu’il ne portait pas «  l’usurpateur  », ainsi nomme- t-il Napoléon, dans son cœur de royaliste.

En 1815, il applaudit à l'effondrement du régime impérial et au retour du roi Louis XVIII ; il réintègre la Marine et fait partie du corps des gardes royaux, créé pour la défense du Roi et du trône.

En 1816, il est admis à la retraite, mais à un grade qui ne lui semble pas juste. À 54 ans, c’est un officier de marine mécontent et amer qui écrit au roi : «  Pendant douze années d'une activité plus pénible que si nous avions servi dans la marine, nous avons mon frère et moi, refusé les appointements que la générosité de nos princes accordait au commencement de l'émigration... Vivant de privations, nous n'avons jamais sollicité aucune gratification, malgré notre ruine causée par la Révolution. Heureux du retour du roi, du bonheur de la France, qu'il ne recouvre qu'avec une dette énorme, nous n'aurions rien sollicité… mais le roi dans sa bonté rappelant ses anciens officiers, il doit paraître naturel que je désire ardemment le rang, que mon âge, mes services et mes malheurs ont dû mériter... En demandant le brevet de capitaine de vaisseau, sans activité, je perds sur le traitement que me donnait celui de capitaine de frégate, mais j'y gagne sur l’honneur...  ».

L’honneur, le capitaine de vaisseau y tenait, son portrait toujours accroché dans ce qui fut sa chambre au Colombier le représente avec ses décorations piquées sur sa poitrine de gentilhomme et gagnées sur les mers : médaille de Saint-Louis (1795), médaille de Cincinnati, croix de de Saint-Maurice et de Saint-Lazare de Sardaigne.

Entendant son appel, le roi Louis XVIII le nomme sous-préfet de Forcalquier (1815-1819), puis d’Apt (1822-1830).

En 1827, il est fait Chevalier de la Légion d’honneur par l’administration de Charles X.