Clin d'œil

Bougez avec la poste ♫

En titre, un fameux slogan de 1986 pour introduire un document de 1842 portant sur la problématique de la mobilité postale

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1841, la France ne peut faire l’impasse sur une nécessaire réforme de l'acheminement du courrier déjà mise en œuvre dans les pays voisins. Dans ce contexte et pour faire suite à la demande de modification des tarifs émanant de 66 conseils généraux et du souhait de celui du Rhône de convertir les voitures publiques dans le transport des lettres non desservies en malle, l’inspecteur Gors des postes de Bordeaux adresse en 1842 à chaque administration départementale une étude de marché avec propositions.

L’enjeu est de taille à l’heure où le réseau routier se densifie : il faut rationaliser le transport postal pour en minorer le coût pour l’usager et la dépense pour l’État, tout en développant le volume du courrier à acheminer – notamment la correspondance privée - afin d'augmenter les recettes.  Or, le transport des 30 000 000 lettres annuelles est assuré pour partie par des entreprises privées – sous la dénomination "transport frauduleux" - sur la base de tarifs exorbitants qu’elles fixent librement.

L’inspecteur des Postes suggère d’une part de réglementer cette profession, d’encadrer le coût de l’affranchissement et de standardiser le dépôt de lettres. Pour cette dernière proposition, il propose de doter de boîtes aux lettres "toutes les voitures publiques sur les routes ordinaires comme sur les chemins de fer et les bateaux à vapeur, faisant un service régulier […] dans toute l’étendue du Royaume". Ainsi, à chaque ville étape pourvue de bureau(x) de poste, les lettres seraient extraites des boîtes aux lettres fermant à clef par un agent des postes, pour être déposées dans une sacoche fermant elle-même à clef pour être ensuite confiées au directeur des postes qui se chargerait de la distribution. Le budget estimatif mis en avant montre un bénéfice net de 7 787 500 francs pour le Trésor, calculé sur une "correspondance de simple locomotion […] dans un rayon de 10 à 12 Myriamètres". En tête de sa proposition figurent les dessins d’une diligence  de profil et de dos équipée d’une boîte aux lettres.
Édité selon un procédé d'impression autographique, ce prospectus annonçait peut-être les naissances conjointes de la boîte aux lettres et du métier de facteur...

 

Focus sur les sous-séries 1 et 2 Doc

Les archives conservent aussi de la documentation, formidable gisement sur les sujets les plus divers spécifiques au département ou à la région. Brochures, articles, revues, rapports sont rassemblés sous la cote 1 Doc du XVIIIe s. à nos jours ; Tracts, cartons d’invitation, convocations, prospectus publicitaires, articles de presse locale sont rassemblés sous la cote 2 Doc de 1903 à nos jours.


Pour en savoir plus sur la mobilité postale https://books.openedition.org/pur/102255?lang=fr
Et sur La Poste https://www.museedelaposte.fr/fr/system/files/fp_boites_aux_lettres.pdf