Topographie et organisation

"Pendant les 3 premiers mois de captivité, nous étions jusqu’à 380 par baraque…"

Topographie

« … ce qui faisait par îlot en comptant ceux de la tente 1900 à 2000 prisonniers… »
 
Français, Belges et Polonais sont parqués dans des îlots distincts, séparés par des barbelés et chaque îlot comporte 3 à 4 baraques pourvues de sanitaires. La Kommandantur se situe à l’entrée du stalag et les militaires allemands sont logés sur les extérieurs est et ouest du camp.

Au centre se trouvent les cuisines, la prison et le bureau de placement "arbeitsamt" ; au nord, la zone des douches ; au sud, hôpital et infirmerie. D’autres bâtiments utilitaires sont présents ou sont créés au gré des nécessités et de la vie qui s’organisent dans le stalag : écurie, atelier de menuiserie, forge, baraque pour le courrier et les colis, baraque des tailleurs et cordonniers, salle de cinéma... Des miradors équipés de projecteurs puissants sont positionnés sur des points stratégiques sous la surveillance de sentinelles armées de mitraillettes.

L’administration militaire aura pris soin par ailleurs d’éloigner à un kilomètre du camp la morgue et le cimetière.

L'organisation au quotidien

« Dans notre camp, la vie commençait tôt le matin… »

Une journée type au stalag commence par un réveil aux aurores – 4h30 – et un rassemblement en rang pour l’appel. L’opération interminable devient insoutenable l’hiver dans la neige et le froid.

Après l’appel, c'est la distribution alimentaire. Elle s’étire en plusieurs phases sur toute la journée sous la surveillance des sentinelles et des coups de trique : distribution d’une « lavasse » à peine chaude ; 9h00 le casse-croûte ; de 9h30 à 14h00 la soupe ; de 15h30 à 17h30 à nouveau le jus. L’apport nutritif et l’importance des rations sont tellement insuffisants que la "resquille" pour obtenir du "rab" et le marché noir s’installent.

Beaucoup de décès surviennent les premiers mois en raison de la malnutrition. Pour améliorer l’ordinaire, comme obtenir davantage de nourriture ou se payer du tabac, une autre option – mais en était-ce vraiment une ? – s’offre aux prisonniers, ce sont les corvées. Il s’agit pour les détenus d’effectuer un travail comme l’épluchage ou l’entretien des baraquements contre rétribution. La gratification se fait plutôt en nature comme une portion supplémentaire de pain, soit un "1/7 de boule" ou de rares fois un petit bout de chocolat.

Malgré des journées rythmées par les distributions alimentaires, la réception des courriers, des colis et les différentes corvées - il y eut même une visite surprise de Goering -, on s’ennuie ferme dans le camp. Après deux années passées, ces prisonniers aux nationalités et aux origines sociales diverses, solidaires dans l’épreuve, vont avoir à cœur d’animer leur quotidien de captif pour le rendre plus supportable.

 

Consulter le Bulletin de l'amicale nationale des stalags IA et IB sur le site de la  bibliothèque numérique La Contemporaine-L'Argonnaute Paris-Nanterre