Le culte
Le tombeau de César de Bus, dans l’église des Doctrinaires d’Avignon, attire très vite les pèlerins et les visiteurs célèbres (Richelieu, saint François de Sales). Infirmes et malades viennent aussi implorer l’intercession du saint homme, surtout les aveugles et les malades des yeux.
Il n’en suffit pas plus pour qu’en 1611, une procédure en vue de sa béatification soit ouverte à l’initiative de l’archevêque d’Avignon. Des témoignages nombreux sont recueillis à Avignon et à Cavaillon, de 1615 jusqu’en 1625, mais son procès en canonisation n’avance guère.
Les défenseurs successifs de la cause vont mener le combat durant plusieurs siècles, processus largement freiné au XVIIIe s. par l’adhésion d’une bonne partie des Doctrinaires aux idées jansénistes. Toute une littérature apologétique accompagne cette volonté d’obtenir à tout prix une reconnaissance officielle par l’Église de la sainteté de César de Bus.
L’imagerie religieuse n’est pas en reste ; graveurs et imprimeurs-libraires diffusent des représentations du vénérable, parfois même déjà, avec les caractéristiques de la sainteté, ce qui provoque les foudres de l’autorité religieuse.
Culte populaire, livres et images participent d’un réel esprit combatif pour « la fabrication d’un saint » que l’Église a tardé à reconnaître. César de Bus fut béatifié en 1975 et déclaré saint par le pape François en 2020. Ses restes, transférés d’Avignon à Rome en 1836, reposent dans l’église Santa Maria in Monticelli.