L'enseignement
« Faire la doctrine » est leur raison d’être et assez vite, le terme de « catéchisme » va se substituer à celui de « doctrine ».
A un « enseignement populaire », qui est d’abord leur spécialité, ils ajoutent un enseignement religieux ou général, participent au mouvement de fondation des séminaires destinés à la formation des prêtres. Cependant c’est surtout dans la gestion des collèges d’enseignement général qu’on les retrouve dès le milieu du XVIIe siècle.
Leurs collèges seront nombreux. De la fondation du premier d’entre eux, Brive en 1619, jusqu’à la Révolution, ils prendront en charge 39 établissements en France. La carte d’implantation est majoritairement méridionale et la concurrence entre les ordres pour la « conquête » de ces collèges est rude. Dans la plupart des cas, l’initiative de fonder ou de relever un collège vient des corps de ville. Les négociations sont scellées par une convention entre les parties car l’entretien d’un collège est pour les villes et les Doctrinaires une dépense importante.
La scolarité dure cinq années et l’enseignement repose exclusivement sur les « lettres humaines ». Dans la plupart des cas, cet enseignement est poursuivi par deux années de philosophie, avec la physique et les mathématiques. L’enseignement se fait en latin jusque dans les années 1680 ; puis les Doctrinaires auront recours au français. Ils se montreront ouverts à une évolution de l’enseignement en ajoutant d’abord l’histoire, la mythologie et la géographie, puis après 1770, l’histoire naturelle, tandis que les auteurs français (Voltaire, Boileau, La Fontaine) apparaissent à côté des auteurs latins et grecs.
Catalogues de bibliothèques, palmarès de prix, ouvrages et cahiers de collégiens ont été conservés, et montrent le contenu de cet enseignement général classique qui fait la part belle aux humanités, à la poésie et à la rhétorique.
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