Avec la guerre, je suis devenue ouvrière

La mobilisation massive des hommes laisse les femmes seules pour faire face au quotidien. Travailler pour avoir des revenus, élever les enfants, tenir bon face à l'inquiétude quant au sort de leur homme et à l'incertitude économique, s'engager dans des œuvres pour soulager le quotidien des soldats... Durant toutes ces années, elles dont preuve d'un immense courage.

Rester seule et travailler

Le départ des hommes, au début du mois d'août 1914, prive le pays d'une main-d'œuvre précieuse. Les femmes sont exhortées à prendre le relais.

Recevoir de l'aide

Les autorités civiles et militaires accordent des secours financiers aux femmes qui, par la mobilisation de leur mari, n'ont plus les mêmes revenus qu'avant la guerre, aux mères qui doivent continuer à élever leurs enfants, ou encore aux veuves. Au sein des entreprises, l'entraide syndicale se développe. 

Faire face aux difficultés

Travailler signifie, pour les mères, avoir des solutions de garde pour leurs enfants encore non scolarisés. La nécessité d'ouvrir des crèches se fait ressentir.

Trouver du travail dans les usines dangereuses est plus difficile pour les jeunes filles âgées de 16 à 18 ans.

L'approvisionnement devient difficile.

  • Rapport hebdomadaire du commissaire de police spéciale au Préfet de Vaucluse, en date du 29 décembre 1917 

Continuer à être mère

L'iconographie visible sur différentes affiches des emprunts nationaux véhicule l'image de la mère garante de la bonne santé de ses enfants et de la relance de la natalité.

Contribuer à l'effort de guerre

L'ensemble de la population contribue à l'effort de guerre. Les femmes, par leur travail (nécessaire pour leur assurer des revenus) et leur implication y contribuent déjà largement. Mais la guerre coûte cher et les autorités ont besoin de la financer. L'iconographie des affiches met en scène des femmes pour les inviter à soutenir aussi pécuniairement le pays.

Accepter la reconnaissance

À partir de 1917, les personnes qui se sont dévouées volontairement dans l'intérêt public et à l'occasion de la guerre, ce, pendant au moins une année, peuvent prétendre à recevoir la médaille de la reconnaissance française. Les femmes, particulièrement, font l'objet de cette reconnaissance.

 

Être enfant pendant la guerre

Aller à l'école

Si la guerre transforme le quotidien des gens de l'arrière, les enfants continuent à prendre le chemin de l'école. Divers documents d'archives l'illustrent.

Participer à l'effort de guerre et travailler

  • Cahier de l'instituteur de Sablet où sont mentionnés les événements qui se sont passés dans la commune durant la guerre.En septembre 1914, Monsieur Roux fait référence à une circulaire ministérielle qui prévoit l'augmentation des temps de travaux manuels des filles utiles pour la confection de bas ou de cache-nez. 
  • Affiche de la journée du poilu en 1915. Collecter de l'argent pour des œuvres agissant en faveur des soldats. 
  • Circulaire du ministre du Travail et de la prévoyance sociale. Les enfants de 12 à 13 ans sont la cible de revendications de professionnels insistant pour que ceux-ci puissent travailler. Mais il leur est rappelé que la loi sur la scolarisation obligatoire jusqu'à 13 ans de 1882 ne saurait être remise en cause. 
  • Courriers que des patrons adressent à l'inspecteur de l'assistance publique. Conflit ou pas, certains enfants sont abandonnés et, après avoir grandis en institution, sont placés chez des employeurs. Cette main-d’œuvre est précieuse surtout durant les périodes de pénurie de forces vives. Mais, certains jeunes sont turbulents. On fait leur connaissance à travers les signalements dont ils font l'objet.

Correspondre avec le père absent

 Devenir orphelin

La guerre n'épargne pas les enfants : nombreux sont ceux qui perdent leur père.