Avec la guerre, je suis devenue ouvrière
Rester seule et travailler
Le départ des hommes, au début du mois d'août 1914, prive le pays d'une main-d'œuvre précieuse. Les femmes sont exhortées à prendre le relais.
- Proclamation du Gouvernement "Aux femmes françaises"
- Emprunt national de 1915
- Emprunt national de 1918
- Leur emploi dans les usines, parfois dangereuses
- La situation des ouvrières de la manufacture Gagnière sur Avignon suite à sa fermeture en juillet 1915.
- Les ouvrières en grève
- Faire face à la pénurie de main-d'œuvre masculine
- Enquête sur le travail des femmes en 1917
- La situation de la main-d'œuvre en général
- Création d'offices de placement
Recevoir de l'aide
Les autorités civiles et militaires accordent des secours financiers aux femmes qui, par la mobilisation de leur mari, n'ont plus les mêmes revenus qu'avant la guerre, aux mères qui doivent continuer à élever leurs enfants, ou encore aux veuves. Au sein des entreprises, l'entraide syndicale se développe.
- Les pensions et les secours financiers
- Affiche invitant les veuves à constituer leur dossier de demande de pension
- Octroi d'allocations
- Entraide au sein des entreprises
Faire face aux difficultés
Travailler signifie, pour les mères, avoir des solutions de garde pour leurs enfants encore non scolarisés. La nécessité d'ouvrir des crèches se fait ressentir.
- Journal "Le travailleur de l'État" du 1er janvier 1917, page 2
Trouver du travail dans les usines dangereuses est plus difficile pour les jeunes filles âgées de 16 à 18 ans.
- Journal "Le travailleur de l'État" du 1er septembre 1916, page 2
L'approvisionnement devient difficile.
- Rapport hebdomadaire du commissaire de police spéciale au Préfet de Vaucluse, en date du 29 décembre 1917
Continuer à être mère
L'iconographie visible sur différentes affiches des emprunts nationaux véhicule l'image de la mère garante de la bonne santé de ses enfants et de la relance de la natalité.
Contribuer à l'effort de guerre
L'ensemble de la population contribue à l'effort de guerre. Les femmes, par leur travail (nécessaire pour leur assurer des revenus) et leur implication y contribuent déjà largement. Mais la guerre coûte cher et les autorités ont besoin de la financer. L'iconographie des affiches met en scène des femmes pour les inviter à soutenir aussi pécuniairement le pays.
- Affiche de l'emprunt national de 1918
- Affiche de la contribution volontaire pour reconstruire le pays
Accepter la reconnaissance
À partir de 1917, les personnes qui se sont dévouées volontairement dans l'intérêt public et à l'occasion de la guerre, ce, pendant au moins une année, peuvent prétendre à recevoir la médaille de la reconnaissance française. Les femmes, particulièrement, font l'objet de cette reconnaissance.
- Courrier du Préfet de Vaucluse aux sous-préfets relatif à ce décret
- Correspondances et listes de personnes candidates
Être enfant pendant la guerre
Aller à l'école
Si la guerre transforme le quotidien des gens de l'arrière, les enfants continuent à prendre le chemin de l'école. Divers documents d'archives l'illustrent.
- Registre d'appel journalier de l'école publique de garçons d'Avignon, année scolaire 1914-1915. Chaque jour, le maître fait l'appel et, en cas d'absence, précise les motifs qui éloignent l'élève de la classe. La guerre apparaît en filigrane : "départ du père mobilisé", "réfugié, parti", "père blessé, chez les grands-parents", etc.
- Courrier du maire de Saint-Romain-de-Malegarde au Préfet pour l'approvisionnement en charbon de l'école communale.
- Arrêté du Préfet fixant la période des grandes vacances scolaires de l'année 1915.
- Carte postale montrant l'école primaire supérieure et professionnelle de Valréas (collection du musée du Cartonnage et de l'imprimerie de Valréas).
Participer à l'effort de guerre et travailler
- Les élèves sont incités à ramasser des châtaignes et des marrons d'Inde par le service de la main-d’œuvre scolaire.
- Cahier de l'instituteur de Sablet où sont mentionnés les événements qui se sont passés dans la commune durant la guerre.En septembre 1914, Monsieur Roux fait référence à une circulaire ministérielle qui prévoit l'augmentation des temps de travaux manuels des filles utiles pour la confection de bas ou de cache-nez.
- Affiche de la journée du poilu en 1915. Collecter de l'argent pour des œuvres agissant en faveur des soldats.
- Circulaire du ministre du Travail et de la prévoyance sociale. Les enfants de 12 à 13 ans sont la cible de revendications de professionnels insistant pour que ceux-ci puissent travailler. Mais il leur est rappelé que la loi sur la scolarisation obligatoire jusqu'à 13 ans de 1882 ne saurait être remise en cause.
- Courriers que des patrons adressent à l'inspecteur de l'assistance publique. Conflit ou pas, certains enfants sont abandonnés et, après avoir grandis en institution, sont placés chez des employeurs. Cette main-d’œuvre est précieuse surtout durant les périodes de pénurie de forces vives. Mais, certains jeunes sont turbulents. On fait leur connaissance à travers les signalements dont ils font l'objet.
- Courrier de l'entreprise Bouvet du 31 octobre 1916
- Courrier de l'entreprise Payan du 15 juillet 1918
- Courrier de l'entreprise Schroetter du 30 novembre 1918
Correspondre avec le père absent
- Lucienne et Yvonne Clarion des Vignères ont envoyé des cartes postales à leur papa : le 6 avril 1915, le 28 août 1915, le 13 avril 1916, le 22 décembre 1916, le 26 décembre 1916, le 24 décembre 1917, carte non datée. Ces cartes font partie des collections du musée d'Histoire Jean Garcin, à Fontaine-de-Vaucluse.
Devenir orphelin
La guerre n'épargne pas les enfants : nombreux sont ceux qui perdent leur père.
- Règlement de l’œuvre diocésaine des orphelins de la guerre.
- Subvention accordée à l'Office départemental des pupilles de la Nation.
- Action du syndicat de la presse avignonnaise en faveur de l’œuvre des petits orphelins de la guerre belges.
- Affiche "La journée des orphelins"