Clin d'œil
Un parchemin exceptionnel
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Si son intérêt historique à proprement parler est relativement mince, sa valeur patrimoniale est considérable, en raison de son ancienneté, et de la rareté de la documentation sur la Provence du Haut Moyen Âge à l’époque où les derniers descendants de Charlemagne se disputent la possession des pays du bas-Rhône et de l’arrière-pays provençal, mais aussi la couronne impériale.
La charte émane de la chancellerie de Louis III, dit Louis l’Aveugle, proclamé roi de Provence en 890, couronné roi d’Italie en 900 puis empereur en 901. Petit-fils par sa mère de l’empereur carolingien Louis II, adopté après la mort de son père Boson par l’empereur Charles le Chauve, Louis se considéra comme l’empereur légitime jusqu’à sa mort, en 928, bien que Bérenger de Frioul l’eût vaincu et aveuglé en 905, et eût été couronné lui-même empereur en 915.
Rédigée sur parchemin en forme solennelle, d’une écriture aux très grandes hampes, la charte porte la souscription de Louis III ainsi que son monogramme, figure géométrique composée de toutes les lettres de son nom. Elle scelle le 4 avril 913, la donation, par Louis III l’aveugle, à Foulque, évêque d'Avignon, de plusieurs églises et de leurs revenus, de l'église de Saint-Geniès, au Comté d'Avignon, d'une église dédiée à Sainte Marie, Saint Jean et Saint Baudile et d'une autre église dédiée aux martyrs Cosme et Damien, située sur la rive du Rhône, en face du château de Lers, ainsi que du château et du port dudit Lers. On remarque l’état de conservation exceptionnel du sceau de cire, portant le buste de l’empereur, à la romaine, et sa légende.
Autrefois conservé dans un chartrier relié au XVIIIe siècle en trois volumes sur commande de l’archevêque d’Avignon et vice-légat Mgr Francesco-Maurizio Gontieri, le parchemin a été dérelié, comme ses homologues, pour être conditionné à part dans un écrin adapté à la conservation et à la présentation.
Retrouvez le sceau dans le "catalogue des bulles et sceaux de Vaucluse" en ligne