Une représentation du territoire de Caumont en 1715

Le cartouche de la carte -malheureusement non signée de l’auteur- est rédigé ainsi "Plan géométral du terroir de Caumons dressé pour distinguer la dixmerie de notre prieuré de St Symphorien comme appert de toutes les ponctuations rouges marquées sur le dt plan, 1715, échelle  de 600 cannes".

Dans l’histoire de la cartographie, le XVIII^e siècle est le siècle de la représentation géométrale. Plus précis dans le calcul des distances et des échelles grâce à la technique de la triangulation, le plan fixe les voies de circulation, les cours d’eau, les possessions et les limites territoriales. Outre son utilité technique, il a vocation à collecter l’impôt

Le prélèvement de la dîme est bien l’objet de ce plan, soit un dixième des récoltes à verser au prieuré de Saint-Symphorien.
Les pointillés rouges montrent la vaste étendue des terres concernées par la taxe.

Parmi les nombreuses données de la carte, la communauté est bien sûr matérialisée ainsi que l’hôpital, l’évêché de Cavaillon, le jardin de M. de Caumont, Chateaublanc -où le futur bâtiment des archives va s’installer-, les chemins et les différents canaux, une perrière et bien d’autres détails que l’internaute peut découvrir à loisir.

Sur la rive droite de la Durance  "à 2 lieues" d’Avignon, trône la chartreuse de Bonpas. Sur cet emplacement stratégique en bord de fleuve entre Avignon et le Comtat Venaissin, ce sont d’abord les hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem qui installent une maison vers 1278. Le pape Jean XXII le cède ensuite aux Chartreux en 1320. Les religieux vivent et administrent le domaine jusqu’à la Révolution. On attribue le toponyme "Bonpas" aux moines qui auraient sécurisé à cet endroit le passage de la Durance autrefois surnommé "malus passus".

Le bac nommé port de Noves permettant de traverser la Durance  est également matérialisé. La chambre apostolique du Comtat Venaissin en était propriétaire et prélevait un droit de péage. Sur l’autre rive, c’est la Provence, terre du Roi.