Les premières associations

La première association apicole vauclusienne se forme en 1894 à Avignon sous la dénomination «  l’Abeille de la vallée du Rhône  »

l’Abeille de la vallée du Rhône

L'association est fondée par Pierre Broussier qui dépose les statuts le 19 avril 1894 et en prend la présidence. Son principal but ? la propagation de la «  culture rationnelle des abeilles par les procédés modernes  » et le souhait «  d’arracher les agriculteurs à la routine qui entrave le développement de cette branche si intéressante, si utile et surtout si rémunératrice pour le peu de frais qu’elle nécessite  ». L’idée est clairement énoncée : propager de nouvelles méthodes d’apiculture, dans un environnement géographique extrêmement favorable, la vallée du Rhône, «  climat tempéré et flore variée  » et surtout le Comtat Venaissin, à la «  végétation luxuriante  » ! et ainsi rivaliser avec les miels de Narbonne, du Gâtinais ou de la Gironde !

Curieusement, le choix de «  l’en-tête  » qui figure sur le courrier est un dessin de ruche en paille, soit le contraire des idées progressistes que l’association défend !

La revue

Le 7 décembre 1896, René Bouvier, secrétaire de la société d’apiculture "l’Abeille de la vallée du Rhône" déclare la fondation de la revue qui portera le titre de l’association avec le sous-titre  "Nouvelle revue apicole méridionale". La revue mensuelle est tirée à 500 exemplaires, et les archives départementales ne conservent qu’1 seul exemplaire de cette revue : le n° 17 (août 1898). René Bouvier serait lié à la Maison Bouvier (quartier Monclar, Avignon), "l’établissement d’apiculture le plus ancien, le plus primé et le plus important de la Région", dont la publicité figure en bonne place dans la revue de l’association.

 

Les activités

La société s’active, organise un concours régional d’apiculture à Avignon en 1898 et 1900 et reçoit les encouragements des Ministères de l’agriculture et du commerce, qui lui décernent diverses médailles en vermeil, argent, bronze, destinées à être distribuées aux lauréats.

Elle organise également de nombreuses conférences, telle celle qui se tient à Sauveterre en septembre 1898, qui réunit près de quarante personnes, au cours de laquelle trois membres de l’association entretiennent leurs auditeurs de "l’anatomie de l’abeille, des nouveaux systèmes de ruches et des services que l’apiculture rend aux propriétaires de vergers".

Ce succès leur fait regretter le manque de soutien des conseils généraux, en particulier celui du Gard et des Bouches-du-Rhône, qui se montrent peu généreux envers l’association, qui pourtant "ne cesse de répandre dans les campagnes les nouvelles méthodes mobilistes avec un dévouement au-dessus de toute éloge".

En 1901, l’association sollicite auprès du département une subvention de 300 francs pour organiser un
«  concours de bonne tenue de ruches  », prévoyant de distribuer comme récompenses instruments d’apiculture et ouvrages spécialisés, encourageant ainsi la transformation des ruches fixes en ruches à cadres mobiles, afin que cesse la «  barbare coutume de l’étouffage des abeilles  ».

l’Abeille de Rhône et Durance

Que se passe-t-il en 1905-1906 ?

Tandis que l’activité de "l’Abeille de la vallée du Rhône" se poursuit, une nouvelle association apparaît, "l’Abeille de Rhône et Durance", qui sera présidée par René Bouvier (jadis membre actif de la première association et directeur de sa revue) jusqu’en 1920, avant que l’on ne perde sa trace…

C’est encore elle qui organisera l’Exposition Internationale d’apiculture à Avignon du 19 au 29 octobre 1906, dont nous possédons la grande affiche, exposition organisée au 1er étage de la mairie d’Avignon, qui pourra se glorifier d’une récompense prestigieuse : un vase de Sèvres offert par le Président de la République !

Quant à "l’Abeille de la vallée du Rhône", c’est par un courrier du 17 octobre 1924 que son président, Edmond Alphandéry, signale au préfet la démission collective des membres et la dissolution de l’association, justifiée d’une phrase : "notre résolution est motivée par l’aide insuffisante-ou plutôt inexistante- que nous recevons de l’Office agricole, alors que toutes les Sociétés apicoles françaises sont sérieusement subventionnées et encouragées pour le plus grand développement de l’apiculture dans leurs départements respectifs".

Mais l’aventure de la Gazette apicole avait déjà commencé depuis plus de 20 ans !